DÉESSE MÈRE
Témoin fascinant des croyances et pratiques spirituelles de nos ancêtres, déesse mère, tu rayonnes du fond de ta grotte.
Une « déesse » hantait l'esprit des chasseurs de la préhistoire. Une déesse à la féminité marquée et dont la silhouette ou les traits caractéristiques – seins fesses, pubis, grands yeux - se retrouvent partout en Europe, peints ou gravés sur les parois des cavernes, sculptés sur la pierre, l'os ou le bois. Des milliers d'années plus tard, elle subjuguait encore les paysans du néolithique. Pendant près de 25 000 ans, les premiers Européens auraient ainsi voué un culte à cette déesse, symbole de nature et source de vie, qui fait naître les enfants et pousser les plantes. Puis, des peuples indo-européens, farouches guerriers, éleveurs de chevaux, auraient pris le pouvoir sur les sociétés agraires et imposé leur langue, leur pouvoir, leurs mythes : des dieux masculins, autoritaires et violents, auraient alors refoulé dans un lointain passé les charmantes déesses préhistoriques.
Voyage hors du temps, Vénus de Willendorf , vénus de Lespugue, Lilith, Isis…. mythe de la fécondité des temps anciens.
Source : Au temps de la déesse Achille Weinberg
Dans Sciences Humaines 2006/3 (N°169), page 27
Poésie de Pierre Garcin
Le corps généreux pétri dans la roche brute,
Elle est la matrice, la Mère féconde.
Dans le ventre fertile, la vie y débute.
Le sein est rebondi et le lait gras abonde.
Elle porte le sillon de la création.
La déesse nourrit le délicat foetus
Baignas dans la douce chaleur de l'utérus
La Mère engendre et protège la floraison.
Extrait du Livre Art et poésie Christine Spiteri